- refleurir
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1 ♦ V. intr. Fleurir de nouveau. Le rosier a refleuri.♢ Redevenir florissant. Le XVIe siècle vit refleurir les lettres et les arts. — N. m. REFLEURISSEMENT , 1842 .2 ♦ V. tr. (1945) Regarnir de fleurs. Refleurir une tombe.refleurirv. intr.d1./d Fleurir de nouveau. Les flamboyants refleurissent.— Fig. L'espoir refleurit.d2./d Redevenir florissant. Le commerce des épices refleurit.⇒REFLEURIR, verbeA. — Empl. intrans.1. [Le suj. désigne une fleur ou une plante ou, p. méton., le sol] Fleurir à nouveau. Ah! quand refleuriront les roses de septembre (VERLAINE, Œuvres compl., t. 1, Sagesse, 1881, p. 252).— P. métaph. Nana, entre les bras du petit, retrouvait ses quinze ans. C'était, sous la caresse de cette enfance, une fleur d'amour refleurissant chez elle, dans l'habitude et le dégoût de l'homme (ZOLA, Nana, 1880, p. 1244).— Part. passé en empl. adj. Toutes deux allèrent s'asseoir sur un banc de bois rustique, sous un massif de jasmin refleuri (BALZAC, Secrets Cadignan, 1839, p. 310).2. P. anal.a) Qqn refleurit (littér.). Retrouver des couleurs, la santé, la jeunesse. On renvoya le médecin, et nous dîmes à Théo: « Lève-toi... et viens souper » (...). Depuis ce temps-là, le Théophile refleurit. On ne parla plus de ventouses (NERVAL, Chât. Bohême, 1853, p. 10). L'aspect de Mme de Forcheville était si miraculeux, qu'on ne pouvait même pas dire qu'elle avait rajeuni, mais plutôt qu'avec tous ses carmins, toutes ses rousseurs, elle avait refleuri (PROUST, Temps retr., 1922, p. 950).b) Qqc. refleurit. Retrouver la prospérité, une vie nouvelle, reprendre un nouvel essor. Les affaires refleurissent; les scandales refleurissent. Il y aura ensuite une réaction et la France se relèvera et les monastères refleuriront (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 84). Au fig. Synon. de renaître. On eût dit que la chanson magique [le chant d'une sirène] faisait refleurir le temps passé (TOULET, Mariage Don Quichotte, 1902, p. 21).B. — Empl. trans.1. Orner à nouveau de fleurs. Refleurir une tombe. De grandes fleurs ont refleuri la terre aride (RÉGNIER, Poèmes anc., 1890, p. 102).2. Au fig., littér. Redonner vie à, faire renaître. Que diras-tu, mon cœur, cœur autrefois flétri, À la très-belle, à la très-bonne, à la très-chère, Dont le regard divin t'a soudain refleuri? (BAUDEL., Fl. du Mal, 1857, p. 70).Prononc. et Orth.:[
], (il) refleurit [-
]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1re moitié XIIe s. fig. reflurir (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, XXVII, 10, p. 34). Dér. de fleurir; préf. re-. Fréq. abs. littér.:177.
DÉR. Refleurissement, subst. masc. Fait de refleurir, seconde floraison. Le refleurissement des arbres à fruits n'est pas rare (Nouv. Lar. ill.). P. métaph. Malagar, 18 avril. La crise de la foi... Certes, elle éclate au regard. Mais peut-être nous rend-elle aveugle devant cette éternelle remontée de sève, ce perpétuel refleurissement: ici, le jour de Pâques, dans ce Verdelais qui ne compte pas mille habitants, en dépit de la messe nocturne qui dut réunir beaucoup de monde, la basilique était comble à 9 heures et à 11 heures — et d'une foule qui, pour une grande part, a communié (Le Figaro littér., 29 avr. 1968, p. 4, col. 1). — []. — 1re attest. 1842 (Ac. Compl.); de refleurir, suff. -ment1; cf. le fr. refloraison (s.v. re-) « id. » 1902 (COLETTE, Claudine en ménage, Paris, France Loisirs, 1978, p. 161).
BBG. — QUEM. DDL t. 13.refleurir [ʀ(ə)flœʀiʀ] v.ÉTYM. V. 1120, reflorir; de re-, et fleurir.❖1 V. intr. Fleurir de nouveau. || Le rosier a refleuri (→ Pousse, cit. 1).♦ Fig. Se ranimer. || Une amitié ancienne prête à refleurir.♦ Redevenir florissant. || Le XVIe siècle vit refleurir les lettres et les arts.0 Ô malheureux ! crois-en ta muette détresse :Rien ne refleurira, ton cœur ni ta jeunesse,Au souvenir cruel de tes félicités.Leconte de Lisle, Poèmes barbares, « Requies. »2 V. tr. (XXe). Regarnir de fleurs. || Refleurir une tombe (→ Printemps, cit. 4).♦ (XIXe). Fig. Redonner des couleurs, de l'éclat à (qqch.).❖DÉR. Refleurissement.
Encyclopédie Universelle. 2012.